January 15, 2010

Different Strokes / Sur les chemins de la bohême

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No matter where you are in Zambia or whatever your purpose, you will likely be asked a dozen times a day if you’ve been to Livingstone yet. Livingstone is the Zambian half of the famed Victoria Falls at the mouth of the Zambezi River. It is a small town in the south west of the country, rather secluded from any major cities, and is the pride and cash pot of Zambian tourism today. This was not always so, as until just over ten or so years ago when Zimbabwe’s half, Victoria Falls (the town name on the Zimbabwe frontier) was the only real destination for travelers looking to see the glorious mists of her chutes. At the time Zimbabwe was still the heralded champion of African independence with a popular Robert Mugabe bringing the country to a higher literacy rate, public health rating, and development rating than most of the west including the United States. Livingstone was basically an undeveloped and uninhabited village with no resources to handle the high numbers of visitors throughout the year. Add on to that Zambia’s briefly lived socialist era which kept many in the West preferring Zimbabwe as a holiday destination. After political controversies flared up in Mugabe’s regime in the early/mid 90’s, continuing with internal conflicts, economic and developmental depressions, international backlash and health concerns, those who hankered their rumbling falls sought a new destination on the other side of the river. Today Zambians will tell you quite frankly that the real reason for the switch is because the view of the falls is so dramatically more impressive from Livingstone. As for Eugénie and I, we couldn’t tell you. We never went.

The problem with Livingstone is this: if you aren’t into tourists, no longer impressed by natural wonders, and aren’t planning to continue on to the National Parks or Game Reserves deeply planted in the west of the country (as our readers know already our sentiments regarding them), there is absolutely no reason to go there. So what does a couple like us do in a country like Zambia?

Let me give you a few of our impressions of the country in a very general way. Just like most countries we’ve traveled through, the people are generally very kind. In fact Zambians are (as most countries here-on in our trip will likely be) less disturbed/excited to see foreigners (particularly white skinned foreigners), and so we’ve felt much more at ease to move about without feeling defensive or worrying about being surrounded by villagers grabbing at us demanding for money, happily singing songs for mzungus, or running away from us. With the exception of the dejected and exploited regions of the Copperbelt, photography has been more than welcomed (if almost ignored altogether) which has been quite a blessing for Eugénie. The country is well developed with impressive roads and transport, though shockingly expensive. People speak impeccable English, and are more than aware of every problem in their government and are determined to fix it as soon as the current president Rupiah Banda is out of office in the next election. The National Museum in the capital of Lusaka is one of the best we’ve seen in terms of speaking directly to its own public and student base rather than just tourists, including a whole floor dedicated to the history of revolutionary politics since occupation, through the Chachacha Rebellion and continuing into present day, and another floor featuring notable contemporary Zambian artists (and of course a wing for divination objects, masks, and musical instruments). But if you ask a Zambian, or an expatriate living in Zambia, or other Africans who have visited Zambia “what is there to see/do in Zambia,” the answers will always be: Livingstone, National Parks, camping on Lake Tanganyika, bird watching, hot springs, adventure sports such as bungee jumping and rafting. So, those who know us, know that our interests are in people, urban spaces, industry and history. Though Eugénie and I find Zambia to be rather nice, it is in no way exceptional with regards to any of our particular interests (as one friend has suggested, it’s just not a place to really dig your teeth into!). Contrarily, we find it disagreeable in many ways, but not enough to be interesting. So what do we do here? It is the first country we’ve come to without any project or expectation. 2009_12_27_43143We are just tourists, and perhaps we’ve forgotten how to be. Perhaps it’s too like the West for our tastes. We try our best to enjoy it, though frankly it’s the first country our hearts never quite learn to love. What do we do in a perfectly nice place, that wasn’t meant for us? 

Qui que vous soyez et quelle que soit la raison de votre présence en Zambie, la question « êtes-vous déjà allé à Livingstone ? » vous sera facilement posé une demi-douzaine de fois par jour. Livingstone est une petite localité située au pied des fameuses chutes Victoria au cœur du Zambèze. Juste en face se trouve la ville de Victoria Falls, son équivalent située de l’autre coté du fleuve, au Zimbabwe. Coupée du reste du pays, Livingstone est aujourd’hui l’une des poules aux œufs d’or de la Zambie, des milliers de touristes lui courent après. Cela n’a pas toujours été le cas, il y a une décennie, les chutes du coté zimbabwéen attiraient davantage les voyageurs en quête de merveille naturelle. A l’époque, le pays tenait encore le flambeau africain des champions de la lutte pour l’indépendance avec à sa tête un populaire Robert Mugabe ayant fait du pays un exemple à suivre en Afrique. Livingstone, qui tient son nom du fameux explorateur éponyme ayant «découvert» le lieu en 1855 - ou disons plutôt « annoncé son existence à la connaissance des européens», n’était qu’un petit village inhabité et sans ressources, submergé par un flot croissant de visiteurs. Le bref épisode socialiste durant la présidence de Kenneth Kaunda a terminé de convaincre les occidentaux de visiter les chutes du coté zimbabwéen, et non zambien. Suite aux controverses politiques du régime de Mugabe et à la détérioration progressive du pays dans les années 90, les vagues de touristes ont commencé à s’orienter progressivement vers le pays voisin, la Zambie. A ce jour, le Zimbabwe qui slalome entre dépression économique, épidémie de choléra et conflits internes, rêve encore de ce passé glorieux, à l’époque où les étrangers visitaient les chutes du coté Zim et non du coté Zam (comprenez ici Zimbabwe et Zambie). Aujourd’hui les zambiens vous diront clairement et avec une fierté sans égale que si les visiteurs ont délaissé Victoria Falls (ville) pour Livingstone, c’est tout simplement parce que la vue sur les chutes y est in-com-pa-rable. Pourquoi donc parler de politique quand on peut se limiter à des arguments géologiques ? Vous ne trouverez pas ici notre avis sur la question, nous ne sommes pas allés à Livingstone.

Aller, où ne pas aller à Livingstone, telle est la question. Si les attractions touristiques ne constituent pas la raison de votre voyage, si les merveilles de la nature ne vous impressionnent guère et si votre itinéraire ne se poursuit pas vers les Parcs Nationaux profondément ancrés au fin fond du pays, il n’y a aucune raison de faire la route jusqu’aux chutes.

Mais alors que faisons-nous dans un pays comme la Zambie ?

Impressions zambiennes,

Comme dans la plupart des pays sur notre route, les zambiens sont très agréables, souriants et aimables. Sauf dans les régions très reculées, personne n’est perturbé ni surexcité face à une peau blanche, le voyageur circule donc aisément. La crainte d’être encerclé par des hordes de villageois en quête d’exotisme, de voir des enfants déguerpirent en hurlant ou d’entendre au loin des champs en l’honneur de l’étranger oh combien bienvenu (surtout si il laisse quelques billets sur son passage) fait désormais partie de passé. En Zambie, l’étranger se sent un peu comme chez lui. A l’exception de quelques localités pauvres et crasseuses de la région Copperbelt, l’appareil photo, quand il n’est pas tout simplement le bienvenu ne pose aucun problème. La Zambie dispose d’un réseau routier développé et les moyens de transports, bien que très onéreux, sont omniprésents et abondants. Les gens parlent un anglais absolument parfait et sont conscients des problèmes de leur pays et des faiblesses de leur gouvernement, bien décidés à voir les choses s’améliorer avec le départ tant attendu du président Rupiah Banda lors des prochaines élections. Le musée national de Lusaka est l’uns des meilleurs croisés sur notre route, en offrant des exposés clairs et brillants sur le passé parfois tourmenté du pays, il s’adresse avant tout aux zambiens désireux de mieux connaitre leur histoire. Une grande place est aussi laissée aux artistes contemporains et aux traditions de quelques unes des dizaines de tribus que compte le pays. Mais si vous demandez à un zambien, à un expatrié ou un africain vivant en Zambie « que peut-on faire dans le pays ? », attendez vous aux réponses suivantes : Livingstone, Parcs Nationaux, camping au bord du lac Tanganyika, sources d’eau chaude, sports d’aventure tels que le rafting ou le saut à l’élastique…tout un programme. Que reste-il pour ceux qui se rendent en Zambie avec l’espoir d’y trouver autre chose qu’un parc d’attraction de la taille d’une nation ?

Pour les voyageurs intéressés par les dynamiques sociales, les gens, les espaces urbains et industriels, l’histoire et les politiques, la Zambie restera un pays agréable mais en aucun cas passionnant. Peut être trop normal, trop occidental ? Contrairement à des séjours complexes, passionnants et intellectuellement très motivants au Soudan ou au Burundi, notre passage en Zambie n’a pas vraiment fait évoluer notre compréhension du monde. Une expression empruntée à un ami résume nos sentiments sur la question :Zambia, it’s just not a place to really dig your teeth into!

Alors qu’allons-nous faire dans ce pays, le premier pays que nos cœurs peinent à aimer ? Qu’avons-nous fait dans un pays parfait et calme, un pays tout simplement pas vraiment fait pour nous ?

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